Et c’est 15 jours après mon accouchement, entre deux biberons et pendant une sieste que je tape cet article. Je trouvais ça bien de me laisser deux semaines pour trouver les bons mots et faire le bilan sur ce 18 août 2021 qui restera à jamais une date clé de ma vie, de nos vies. Dans ce récit, je vous fait part de mon accouchement, de ce que j’ai pu ressentir, de ce que nous avons vécu à deux avec Baptiste.
Quand on attend son premier bébé, il y a plusieurs questions qui nous trottent dans la tête avant le jour-j : Est-ce que je vais vraiment savoir si c’est LE moment d’aller à la maternité pour donner naissance à mon tout petit ? À quoi ressemble les VRAIES contractions de travail ? Est-ce que je vais perdre les eaux ? Est-ce que je vais avoir mal ? … Bref, des questions qui nous viennent à toutes et qui sont tout à fait normales. Souvent, certaines femmes ressentent que quelque chose se passe au profond d’elle-même quelques jours avant d’accoucher mais pour ma part, je n’ai pas eu ce petit signe de l’intérieur qui pouvait me mettre la puce à l’oreille. Ce n’est qu’à partir du 15 / 16 août que j’ai commencé à ressentir des petites contractions qui se rapprochaient de plus en plus. Elles ne me faisaient pas vraiment mal, elles étaient gérables et je me souviens qu’elles commençaient souvent en fin de journée. Était-ce un petit signe ? Je commençais à y croire doucement car mon terme arrivait le 20 août. Du coup, je faisais du ballon pour me détendre devant le film du soir et Baptiste chronométrait l’espace entre les contractions… mais toujours rien. Le 17 août, à partir de 20h, rebelotte mais cette fois, de façon un peu plus intense et régulière. Pour info, on nous conseille vivement de partir à la maternité quand les contractions durent depuis 2h et qu’elles sont espacées de 5 à 10 minutes. 23h, je crois que le travail se met en route. 23h10 mince alors ça fait mal !
Nous sommes le 18 août, il est 00h30 et après plus d’une heure à serrer les dents à chaque contraction, nous partons à la maternité. En voiture Baptiste met du Supertramp ou encore du Bon Jovi pour créer une ambiance que j’aime mais je ne me souviens plus du trajet. Je contractais beaucoup, je fixais alors devant moi. À cette heure-là, la nationale était vide, nous allions arriver vite aux urgences maternité et j’espérais au plus haut point qu’il ne s’agissait pas d’un faux travail.
En arrivant à la maternité, premier coup dur, avec le Covid, le papa ne peut pas passer l’entrée mais on m’accueille agréablement et avec le sourire. Un test urinaire et un PCR plus tard et me voilà dans une petite salle avec un sage-femme bien trop cool qui examine mon col et qui me fait un monitoring. Les contractions sont là mais je ne suis dilatée qu’à 1 cm (pour accoucher il faut être à 10 cm). Malgré la souffrance, je vais devoir retourner à la maison pour continuer le travail. J’avais le choix de rester à côté de l’hôpital mais j’ai préféré repartir dans mon cocon, avec mon futur mari. On me dit de revenir d’ici 2 bonnes heures pour voir l’évolution. En tout cas, c’est le jour-j, mon bébé va naître le 18 août !
De retour à la maison, c’est l’heure de se serrer les coudes. Avec Baptiste nous savons tous les deux qu’il va falloir gérer psychologiquement les douleurs ensemble et s’accrocher. Je prends une bonne douche chaude, Baptiste me met le vlog d’août de Lena Situations (je n’ai rien compris de la vidéo d’ailleurs, tellement j’avais mal) et je fais du ballon. La douleur est de plus en plus forte et me prend dans le bas du dos. Je ne sais plus comment faire pour tenir debout mais je pense sans cesse que plus les contractions font mal, plus nous allons vers la rencontre de notre vie. Lors d’un cours de préparation, notre sage-femme nous avait dit qu’il y avait des points de pression qui pouvaient aider la maman pendant les contractions. Baptiste appuyait donc au niveau des fossettes sacro-iliaques pour me soulager dès que la contraction arrivait jusqu’à la fin de celle-ci. Une aide précieuse je vous le dis !
Et c’est deux heures plus tard que je me retrouve aux urgences maternité, à la même place et où le sage-femme beaucoup trop cool m’examine de nouveau. Résultat ? Je suis à 2 cm, il faut encore tenir avant la pose de la péridurale (elle peut se faire à partir du moment où nous sommes à 3 cm). Je crois qu’il a lu dans mes yeux la détresse lorsqu’il m’a annoncé qu’il allait encore falloir marcher ou rentrer à la maison. En sortant de la petite salle, Baptiste me récupère, quand tout à coup, une contraction très forte me bloque complètement dans ses bras. Désemparé, il fait signe à une jeune femme de l’accueil qu’il me faut de l’aide et nous obtenons donc son go pour rester tous les deux dans la salle d’attente des urgences, afin de patienter et de continuer le travail. Pendant plus d’une heure, nous sommes restés dans ce couloir où j’ai dû lutter contre la douleur avec Baptiste à mes côtés, qui restait fort et solidaire. C’était très dur mais nous étions ensemble. Il est 5h48. Face à mon état, on me fait repasser un monitoring et on m’annonce cette fois que je vais pouvoir aller en salle “Nature” pour prendre un bain chaud afin de me détendre et d’attendre 3 cm de dilatation pour la péridurale. Ce fut le meilleur bain de ma vie. J’étais plus zen, j’avais encore mal certes, mais je n’avais plus le poids de mon ventre à porter. Baptiste est allongé dans un lit en face de moi, on discute, on rigole, on prend doucement conscience de ce qu’il nous arrive.
Il était 7h10 quand on me posa la péridurale. Clairement, je n’ai rien senti. Ça picotte mais vraiment c’est supportable et pour celles qui ont peur des aiguilles, vous ne voyez rien, rassurez-vous. Je crois qu’elle a fait effet ultra-rapidement car ça y est, je ne sens plus rien en quelques minutes. Je suis en salle de travail, on s’occupe bien de moi, on me rassure. Baptiste me rejoint et c’est parti pour une très (très) longue attente.
Souvent, on nous dit que le col s’ouvre d’1 cm par heure mais pour ma part ce fut un peu plus long. Une sage-femme a alors décidé de me percer la poche des eaux pour accélérer le travail mais elle l’a simplement fissurée. Elle s’en est rendue compte deux heures plus tard et a alors réussi son coup au deuxième essai. Une fois la poche des eaux ouverte, mon col a effectivement commencé à s’ouvrir plus rapidement, même si l’on était encore loin d’un centimètre par heure. Qu’est-ce que c’était long… Nous n’en pouvions plus… et c’est seulement à 19h00 que la dilatation à 10 cm est arrivée. Nous voyions le bout du tunnel mais il fallait maintenant attendre que bébé descende dans le bassin et il avait 3 bonnes heures pour le faire.
Au bout des 3 heures mon duo de sages-femmes est arrivé. Des fées. Elles étaient adorables et encourageantes au possible. Elles allaient m’aider à mettre au monde mon fils. Il est donc 22h15 et j’allais commencer à pousser. Ahhh la poussée ! Un vrai sujet ça aussi. Sachez que nous savons TOUTES le faire. Notre corps est fait pour donner la vie et bien que ce moment soit redouté parce que ça nous paraît complètement dingue, c’est très simple, cela demande juste de l’énergie et du souffle. Pendant 30 minutes j’ai donc donné tout ce que j’avais pour que bébé sorte mais il n’était pas décidé à pointer le bout de son nez. Je regardais Baptiste qui m’encourageait comme un fou et qui me tenait la nuque ainsi que ma jambe droite. J’ai tout donné mais au bout de 30 minutes il a fallu appeler une interne (vraiment trop chouette) et un médecin pour aider bébé à sortir. J’ai donc eu le droit aux spatules afin de faire un “toboggan” à mon tout petit. J’ai poussé poussé poussé et là Baptiste m’a regardé et m’a dit : “Ça y est il arrive, je le vois !”.
23h08, Léo est né. Mon petit coeur est là, posé sur moi. Il est d’une beauté sans nom. Nos larmes ne cessent de couler, notre bébé est né. Il est parfait. Je l’aime tant. À ce moment très précis nous sommes plongés dans une bulle magique. Plus rien n’existe autour. Nos visages si fatigués sont illuminés, notre coeur bat beaucoup trop fort. Nous avons réussi, ensemble et nous sommes désormais une famille.
Une fois notre petit Léo sorti de mon ventre, est arrivée l’heure de lui faire les premiers soins, de le peser et le mesurer. Ce petit bout pesait 3,790kg pour 52cm. Un beau bébé plein de vie dès ses premiers instants. Baptiste a pu lui donner le biberon et nous avons pu ensuite arriver en chambre avec les valises. Je crois qu’il était presque 3 heures du matin mais je n’avais plus aucune notion du temps. Avec toutes les émotions que nous avions vécues, je n’ai pu fermer l’oeil de la nuit et ce fut le cas pour toutes les autres qui ont suivi à la maternité. J’étais entourée de sages-femmes et d’assistantes de puériculture absolument géniales, fortes et riches de précieux conseils mais il me tardait de rentrer à la maison, dans mon cocon. Cette aventure (travail + accouchement) a duré plus de 24 heures et j’étais lessivée de tout. Question “séquelles” de l’accouchement, j’ai eu quatre petits points suite à une déchirure et c’est tout. Vint ensuite les lochies (Les lochies sont des pertes qui contiennent du sang, ainsi que du mucus cervical mais également des résidus utérins sous forme de caillots. Elles contiennent, en outre, des débris de membrane placentaire.) et les fameux hémorroïdes (oui j’ai poussé plus d’une heure c’était quasi inévitable mais autant vous dire les choses non ?!). Ce n’était pas du tout confortable la première semaine après l’accouchement mais tout rentre dans l’ordre doucement. Les suites de couches ne sont pas très drôles pour nous mais quand on regarde son bébé on relativise énormément. En parlant de tout ça, je souligne une nouvelle fois à quel point il est important que la personne qui partage votre vie soit au courant de tout ce qui se passe après l’accouchement. Pour ma part, je me suis énormément reposée sur Baptiste quand ça n’allait pas. J’ai eu une chute d’hormones assez virulente et il a été très très présent. J’ai pu mettre des mots sur mes joies qui m’ont fait couler toutes ces larmes mais aussi exprimer ma douleur quand j’avais mal, quand je ne pouvais pas marcher ou m’asseoir à cause de ces fichus hémorroïdes.
La grossesse se vit à deux mais le travail, l’accouchement et le post-partum également. N’ayez honte de rien, exprimez-vous et entourez-vous de personnes agréables et ouvertes d’esprit.
Je termine cet article en vous remerciant. Merci d’avoir été si nombreuses et nombreux à lire chaque article sur cette grossesse incroyable. Merci pour vos messages, vos conseils, vos mots doux. Merci d’avoir été si géniaux, j’ai adoré partager mon expérience avec vous.
Je vous embrasse.