Allo maman ?! Oui, je sors de chez le chirurgien…

Après 2 vidéos tournées mais qui ne me convenaient pas, j’ai décidé d’écrire cet article, mon vrai plaisir depuis des années. Il n’y a rien de mieux que de mettre des mots sur son passé, son présent et même sur sa vision du futur. Aujourd’hui, j’ai décidé de vous livrer une partie de moi en vous faisant part d’une expérience inexplicable pour moi à ce jour : la chirurgie esthétique. Il y a un tout petit peu plus de deux mois, j’ai fait refaire ma poitrine. Une décision lourde mais mûrement réfléchie (5 années de questionnement) que je ne regrette absolument pas. Dans cet article je vais répondre à la question “Pourquoi l’avoir fait ?”, “Comment ça se passe avant, pendant et après ?” et “Comment je me sens à M+2.”.

Disclaimer : Avant de démarrer mon discours, je tenais à souligner que cet article n’a pas pour objectif d’amener à avoir recours à la chirurgie esthétique. Il relate simplement mon expérience, ma vie…

I) Pourquoi la chirurgie esthétique ?

Revenons au coeur des années lycée. Je suis en Première au lycée et j’apprivoise mon corps de femme. J’ai des formes, c’est de famille, et une poitrine plutôt généreuse (un petit D). Je me souviens de n’être absolument pas complexée. J’ai le souvenir d’avoir tout de même été chez une diététicienne car j’ai tendance à grossir très vite. Bref, je suis bien dans ma tête et dans mon corps. Et un jour tout a basculé. J’attrape une angine bien coriace, on me prescrit un antibiotique complètement banal et plus rien n’est devenu comme avant. On n’a jamais su si c’était à cause de ce médoc’ mais je suis tombée malade. Pour vous la faire courte, j’avais de fortes diarrhées et des nausées tous les jours pendant trois ou quatre mois. Résultat ? Une perte de poids fulgurante (-10kg très vite) et un état psychologique qui était plus qu’abimé. Je me suis enfermée dans une bulle terrible où j’avais peur de sortir. Pour vérifier mes intestins, on m’a fait une coloscopie en anesthésie générale et quand je me suis réveillée et que j’ai ôtée ma blouse d’opération, ma maman a croisé le reflet de mon corps dans le miroir de la salle de bain et m’a dit ” Ah oui, ta poitrine n’a pas du tout tenu.”. Après plusieurs mois sans me regarder, je découvre un nouveau corps et ces nouveaux seins complètement affaissés qui n’étaient pas les miens encore quelques mois auparavant. Sur le coup, je n’ai pas vraiment réalisé et comme je commençais à me sentir plus en forme, j’étais étrangement persuadée que ma poitrine allait redevenir ce qu’elle était.

À l’âge où l’on se découvre face à son amoureux, j’ai commencé à comprendre que je n’étais pas du tout en phase avec mon buste. Je préférais tout faire dans le noir complet ou alors avec un soutien gorge. Quand l’autre en face vous aime, il ou elle s’en fiche complètement de la forme de vos seins, mais même en sachant cela, c’était plus fort que moi, j’avais un mal fou à être totalement nue. Le problème venait de moi, au plus profond de moi. Au fur et à mesure des années, me regarder dans le miroir me faisait éclater en sanglot, je refusais des voyages de presse estivaux par peur de devoir me mettre en maillot de bain, je portais des soutiens gorge avec de grosses armatures pour tout bien remonter et j’avais tiré un trait sur les débardeurs et petites robes. Je me rendais malade toute seule et j’avais beau être admirative de toutes ces femmes qui prônent le body positive, je n’arrivais pas à aimer le mien.

Pendant des longues années, la chirurgie esthétique me faisait de l’oeil mais je ne me sentais pas encore prête. Il a fallu d’une nouvelle “petite” crise de larmes fin d’année 2019 pour que Baptiste me dise “Prends ce rendez-vous !”. Le lundi 17 janvier à 9h30, j’étais dans le cabinet du docteur Oren Marco, prête à tout lui raconter.

II) Avant l’opération

Avant l’opération il y a pas mal de choses à faire et à prendre en compte. Tout d’abord, il y a ce premier rendez-vous avec le chirurgien. Ce moment est ultra important car il faut absolument que le feeling passe et que l’on se sente en sécurité, en confiance avec cette personne. Face à lui, j’ai dû me mettre à nue et lui expliquer mon mal-être. Je me souviens qu’il était d’une grande écoute et d’une compréhension inouïe. Il a sorti son stylo, une feuille et il m’a directement expliqué ce qu’il ferait par rapport à cette ptose mammaire (le terme exact pour la chute ou le déroulement des seins). Pour ma part il fallait faire un lifting avec l’ajout de prothèses mammaire sous le muscle (260 cc) pour un résultat naturel (pour info, les prothèses se changent tous les 10 ans). Il m’a expliqué que pour mon cas il allait falloir ouvrir autour de l’aréole et sous le sein (en T inversé). J’allais avoir de nombreuses cicatrices mais ce n’était pas du tout un problème pour moi. A la fin de ce rendez-vous on me dit que j’ai 15 jours pour réfléchir et on me donne un devis  qui résume tout ce que j’allais avoir à payer (chirurgien, anesthésiste, prothèses et clinique – les prix sont indiqués sur internet mais pour un lifting + prothèse + clinique privée nous sommes autour de 7000€) et mes ordonnances (pour ma mammographie, mon bilan sanguin, mes soins post opératoire, mon soutien gorge et mes bas de contention). Il ne m’a pas fallu très très longtemps pour appeler le cabinet et choisir la date du 13 février. Une fois que la date était cochée, j’ai réalisé tous mes examens, j’ai été rassurée par ma mammographie et j’ai eu mon rendez-vous une semaine avant l’opération avec mon anesthésiste qui, pendant une heure, m’a complètement rassurée. Mon opération mammaire est extrêmement courante mais ce qui me faisait un peu peur c’était l’anesthésie générale. J’en ai eu dans ma vie, mais d’aussi longues, jamais (1H30 / 2H00).

Nous sommes le 12 février et mon opération se déroule le lendemain dans une clinique du 16ème arrondissement parisien. Je savoure mon diner car je sais que je ne mangerai pas pendant un bon moment. Mon opération était prévue vers 11h30 et il fallait que je sois à jeun 12h avant. Après une bonne nuit de sommeil (oui j’ai dormi comme un bébé c’est fou !) je me réveille comme une fleur pour ce grand jour. Baptiste est, je crois, plus stressé que moi mais il ne le montre pas. Je lui ai dit d’aller travailler au moins le matin et de venir l’après-midi, à la clinique, pour mon réveil. Je fais ma petite valise avec le nécessaire (pyjama très très confortable, kimono en soie si je n’arrive pas à enfiler mon pyj’, vanity-case complète, jogging…) et il était l’heure de monter dans mon taxi. En arrivant à la clinique, on me reçoit avec douceur et je croise comme par hasard Docteur Marco dans le hall qui en quelques mots m’a encore plus détendue. On m’emmène dans ma chambre, je remplis quelques papiers et il était l’heure de me préparer pour mon opération. Je prends ma douche à la bétadine, j’enfile cette fameuse blouse d’opération qui ne m’était pas inconnue, j’enfile mes chaussons et ma charlotte et j’attends le brancardier. Mon chirurgien passe me dessiner sur le corps et me rassure une nouvelle fois. Un dernier texto à mes proches, un mot gentil de ma copine Megan qui était comme par hasard dans la chambre d’à côté et il était l’heure de se rendre au bloc.

III) Le bloc

Peur ? Jamais. Je crois que je tiens ça de ma maman. J’appréhende beaucoup les choses avant qu’elles n’arrivent mais quand elles sont là je les accepte très très bien. Je me retrouve donc dans un sas avec plusieurs blocs opératoires et pleins de chirurgiens partout partout. Je suis allongée dans ma barquette et au moins 6 personnes différentes m’ont demandé comment je me sentais, si j’avais froid… Je me suis sentie encore plus en confiance et en sécurité. Soudain, un homme vient me voir et me dit ” On y va Clémence ?” et c’est parti ! Je me retrouve donc avec l’assistant de mon anesthésiste dans ce bloc qui avait tout de ce que l’on voit dans les films. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai pris le temps de regarder tous les détails qui composait cette pièce (pour me détendre sûrement). Ce monsieur m’a marquée tellement il était adorable et drôle. Il m’a préparé la perfusion et toute l’équipe est arrivée. Mon anesthésiste était d’une excellente humeur et a réussi à me faire rire avant le long et profond sommeil…

IV) Le réveil

Aïe le réveil… J’ai dormi quoi, trois heures, peut-être même plus. J’ouvre un oeil, je vois une pendule complètement floue, je me rendors. Je me réveille à nouveau avec une soif de l’extrême. Une infirmière est près de moi et me donne des compresses humides à mettre sur ma bouche car je ne pouvais pas encore boire. Elle prend ma tension, tout va bien et elle me dit de me reposer encore un peu. Lorsque je sors de la salle de réveil je suis encore dans le gaz sur mon brancard mais j’ai croisé Dr Marco qui me lance ” Tu vas être super contente, tout est parfait… On se voit tout à l’heure”. Le brancardier me ramène dans ma chambre et je vois l’homme de ma vie, qui était là, avec un grand sourire. On me met dans mon lit, une infirmière passe, me reprend la tension et se veut plus douce que jamais. Ca y est, je réalise que je l’ai fait ! Quand on me retire la blouse j’ai autour de la poitrine un bandage extrêmement serré. Je vois rien, je sens juste que c’est dur comme de la pierre. Concernant la douleur elle était largement supportable car j’avais pas mal de calmants dans le sang. Après avoir repris mes esprits auprès de Baptiste et vu ma Megan venue me faire un coucou, j’ai pu appeler mes proches et me détendre. Je réalisais petit à petit ce qu’il se passait et j’étais vraiment fière de moi, fière d’avoir entrepris cet acte chirurgical sans même avoir vu le résultat. Docteur Marco passe me voir, rencontre Baptiste et se veut vraiment rassurant. Il est 20h30 et Baptiste quitte ma chambre après m’avoir fait manger car oui, tenir une fourchette reste assez compliquée après une opération comme celle-ci. Je m’endors rapidement mais je me réveille à minuit pour une nuit blanche complète. L’infirmière de nuit me rassure : personne ne dort la première nuit.

V) L’après

Il est 7h30 du matin quand mon chirurgien arrive dans ma chambre. Il était l’heure de retirer cet énorme bandage et de voir le travail. Lorsqu’il ôte le tout, nettoie et qu’il regarde ma poitrine, je me souviens exactement de ce qu’il m’a dit ” Génial… Chirurgicalement parlant c’est vraiment parfait ! Tu veux voir ? Les cicatrices ça va ça ne te fait pas tourner de l’oeil ?!” et je me suis tenue à son bras jusqu’à la salle de bain et j’ai vu mes nouveaux seins. Ils étaient comme avant tous les problèmes. Ils tenaient tout seul sans l’aide d’un soutien gorge, sans l’aide de mes mains. Les larmes me montent discrètement. Je suis complètement choquée, émue… même les cicatrices et les fils ne me dégoutent pas. C’est fou ce qu’il s’est passé dans ma tête à ce moment-là. Et puis il était l’heure de poser les pansements et de rentrer à la maison. Nous étions le 14 février et mon Valentin arrivait pour me ramener chez nous.

VI) Le retour à la maison et les semaines délicates…

Je ne vais pas vous mentir, le retour à la maison fut difficile et heureusement que Baptiste était là. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à aussi mal vivre les premiers jours. Pourquoi ? J’ai simplement mal supporté les médicaments pour atténuer la douleur. Ils étaient beaucoup trop forts pour moi et m’ont mise dans des états surréalistes. Du coup je suis passée au doliprane  qui me convenait parfaitement. Outre ce petit passage très désagréable, je ne pensais pas avoir autant besoin de Baptiste pendant 15 jours car oui, on ne peut rien faire et on comprend à quel point on sollicite tous les jours nos pectoraux. Lever les bras était impossible, porter la moindre chose était délicate, je ne pouvais me laver le haut du corps donc mon futur mari s’occupait de me laver les cheveux et le dos… Vraiment j’avais besoin de lui tout le temps. Il a aussi fallu apprendre à dormir sur le dos, porter des collants de contention jour et nuit et vivre 24h/24 avec ce soutien gorge / brassière qui compresse beaucoup la poitrine. Pour le coup, je suis ravie d’avoir opté pour cette opération en hiver car supporter tout ça sous une chaleur estivale m’aurait rendu folle. Pour ma part,  c’est mon chirurgien qui s’occupait de mes pansements. Je venais au cabinet tous les 4 jours et il faisait sa petite évaluation de l’évolution de ma poitrine. Encore une fois, j’ai trouvé ces rendez-vous très rassurants, Baptiste était présent à chaque fois et on pouvait lui poser toutes nos questions.

VII) Et comment je me sens à plus de 2 mois ?

Aujourd’hui je me sens vraiment bien et en phase avec cette nouvelle poitrine que je trouve sublime. Je commence tout juste à l’apprivoiser car oui, le plan psychologique n’est vraiment pas à négliger quand on a recours à la chirurgie esthétique / réparatrice. Question sensibilité j’ai tout de suite ressenti des sensations que j’avais perdues. Au stade des 2 mois post opératoire je continue de masser mes seins pour obtenir le résultat le plus naturel possible, je dors à nouveau sur le ventre (c’est très étrange la première fois car on a l’impression d’être allongée sur des ballons) et je peux enfin refaire un peu de sport en faisant très attention à ne pas trop solliciter les pectoraux. Concernant la lingerie, je porte des soutiens-gorge en 90C / 85D sans armature pour le moment, je remets mes brassières post-op pour faire du sport et je commence doucement à baver sur des maillots de bain que jamais je ne m’autorisais avant. D’après mon chirurgien, ma poitrine aura sa forme finale d’ici 6 mois mais je suis déjà complètement satisfaite.

Voilà vous savez tout sur cette expérience. J’espère avoir été la plus précise possible dans mes dires et ne pas vous avoir perdu en route.

Merci à mes proches de m’avoir soutenue sans jugement, à tous ceux qui m’ont rassurée jusqu’à aujourd’hui et merci à toi Baptiste d’avoir vécu encore plus pour moi pendant les moments plus difficiles.

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